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Le blog de l'ostéoplate

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11 février 2011

Grand écart

Ce matin, j'ai fait le grand écart. Un petit garçon de 2 ans, et mon patient le plus âgé, qui dans 3 mois, aura... 100 ans!

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5 février 2011

Sacrum

Une femme, approchant la quarantaine, consulte pour des douleurs coccygiennes, des dorsalgies et cervicalgies.
On note un antécédent de chute dans les escaliers, mais guère plus. Elle est atteinte de maladie cœliaque, ainsi que d'une intolérance au lactoses et aux protéines du lait de vache, découvertes il y a seulement 6 ans, et mal prises en compte par la famille.
Je la rencontre une 1° fois. Le sacrum est sur, comme sec, et désagréable sous la main. Je suggère qu'il en a vu plus que cette chute. Sans réponse, si ce n'est que la maternité est quelque chose d'encore difficile à envisager.

Je la retrouve un mois plus tard. Les symptômes se sont améliorés, mais sans avoir disparus. Je travaille sur le coccyx: les ligaments, les muscles du périnée, la position du coccyx, par voie externe, et en expliquant bien la démarche. Je reviens sur le sacrum, toujours dur et sec, mais qui cette fois, peut s'assouplir un peu plus.
Je réitère ma question, indiquant qu'il me semble que ce sacrum a vécu d'autres traumatismes. Elle demande des précisions. Je suggère un mauvais vécu. Et elle lâche. Des attouchements sexuels, enfants, par un oncle. Sa parole libérée en fin d'adolescence, le manque d'écoute des ses parents, et sa découvertes que, comme si souvent, c'est une histoire de famille qui se répète, avec des victimes jamais reconnues.

Elle brise la chaîne, se rebelle, et se refuse encore à prendre le risque d'avoir elle même des enfants, de transmettre cet héritage.
A quand la fin de ces drames????

4 février 2011

Le camion belge

C'est l'histoire d'un camion belge.

Le conducteur et son copilote, tout aussi belge, approchent d'un tunnel. Ils regardent la hauteur limitée, et se disent qu'à quelques centimètres près, ça passera bien. Sauf que ça ne passe pas, et le camion se coince au début du tunnel.

Aïe.

Les belges descendent du camion, perplexes, car ils ne peuvent plus ni avancer, ni reculer. Les automobilistes alentours s'en mêlent. L'un d'eux propose de dégonfler les pneus, afin que le camion puisse se dégager. Et le conducteur répond, l'air de prendre l'automobiliste pour un abruti:

"Mais c'est pas en bas qu'ça coince, c'est en haut!"

J'aime beaucoup utiliser cette histoire pour expliquer à mes patients pourquoi je ne travaille pas toujours du côté où ils ont mal...

1 février 2011

Contrat

Hier, j'ai vu 2 femmes, chacune en couple depuis trois décennies, l'une de 70 ans et l'autre de 55 ans, à peu près. Et les deux confrontées au même problème. Elles ont très longtemps été tant effacées que leur conjoint les a cru soumises. Et maintenant qu'elles cherchent à s'épanouir, à faire des choses plus par elles-mêmes, à moins se laisser écraser; maintenant qu'elles prennent plus confiance en elles, elles voudraient que leur conjoint soit plus attentif à elles.

Mais au bout de 30 ans, le conjoint, il a bien du mal à ne serait-ce qu'imaginer que la situation puisse ne plus convenir à madame. Et ces femmes se retrouvent à devoir découdre, point à point, ce qu'elles avaient si patiemment et inconsciemment brodé. Bien sur elles s'impatientent et s'agacent, mais comment aller plus vite sans déchirer le tissu?

Et ce même jour, une autre femme, beaucoup plus jeune, qui a pris conscience d'être enfermé dans une situation similaire, mais pour qui la solution est justement de déchirer le tissu. Pas facile non plus, culpabilisant, aussi, mais nécessaire. Quand on a 35 ans, on ne vit pas les choses comme si on en avait 80 et que la situation avait été progressive.

Situations difficiles, mais qui saurait prédire l'évolution de chacun, et du couple, sur d'aussi longues durées?

27 janvier 2011

Confidence

Hier matin, je reçoit pour la 2° fois un monsieur de 75 ans environ. Depuis qu'il a déneigé son allée en décembre, il souffre de lombalgie, avec un peu de sciatalgie et de cruralgie. Depuis que je l'ai vu il y a 3 semaines il va mieux mais, comme je le pensais, ce n'est pas terminé.
Je ré-explique qu'on efface pas des années de tensions en une heure, que malgré mes efforts, je n'ai pas de baguette magique, et je me mets au travail.

Au fur et à mesure que je dénoue les jambes, les lombaires, assouplie le bassin, le ventre, je m'aperçois qu'un paramètre empêche mon travail d'être stable. Je décide de tester le périnée, bien souvent négligé chez les messieurs. Je le lui explique, avec un rappel des fonctions du périnée dans le maintient des organes internes, de la statique, et de la sexualité.

Je sais qu'il ne vit avec sa femme que le week-end, qu'elle est uniquement tournée vers son intérieur, et qu'ils n'ont que très peu d'activités, et même de temps commun. Je lui demande de maintenir ses parties génitales avec sa main, afin de me permettre d'avoir accès, pas voie externe, et d'être dans une situation claire. Je teste, et en effet il y a du travail. Il peut même sentir la différence entre les 2 côtés. Au fur et à mesure, nous évoquons les petits symptômes prostatiques, les tests de dépistages, et la sexualité.

Il me confie avoir connu sa femme il y a quelques 50 années, et le coup de foudre en dansant. Qu'à l'époque, il rentrait d'Algérie, sa situation était professionnellement un peu précaire, et ils n'étaient pas de la même région. "Et pourtant, elle m'a fait confiance". Cette rencontre, cette confiance, est le ciment de leur couple. Ce monsieur vit d'autres choses avec une autre personne, car sa femme n'est plus, et depuis longtemps, disponible pour la sexualité, mais l'amour est toujours présent. La confiance qu'elle a placé en lui, absolue, lui a donné confiance en lui-même, et le porte toujours.

Il était bien plus ému en me racontant cet amour, à moi, qui ai une quarantaine d'années de moins que lui, qu'en me parlant de ses besoins sexuels, pourtant présents et assumés. Et j'étais émue, aussi.

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19 janvier 2011

Vocabulaire

Un patient, que je n'ai pas vu depuis 18 mois:

"Vous vous rappelez, quand j'avais fait une chute au ski? Je m'étais pété une lombaire, j'avais la trachée de travers et j'étais tout cassé de partout"

Heureusement que je sais traduire...

17 janvier 2011

L'ostéopLate

Je suis, bien évidemment, non pas une ostéopatle mais une ostéopathe. A la période de mon installation, une jeune fille d'une douzaine d'année, un peu étonnée que je lui demande de s'allonger et de se détendre malgré ma main sous son sacrum, me demande si elle ne m'écrase pas. Accessoirement, le poids de la jeune fille, bon, hein, ça va aller; je fais ça régulièrement avec des gens beaucoup plus lourds! Et elle conclu qu'ostéopathe, ça rime avec main plate. Cela m'a plu!

Et je lui ai raconté le conte des 3 fileuses, pour alimenter un peu la comparaison. Et finalement, j'apprécie la comparaison.

14 janvier 2011

Bienvenue!

Premier message, toujours intimidant.

Je commence ce blog, comme on commence un carnet de notes: on a toujours une idée de ce qu'on va y mettre, en l'occurrence un vécu d'expérience, dans un cabinet libéral, d'une pratique pas encore bien connue. Et puis, je sais bien, ça n'est pas toujours comme ça que ça évolue. Mais comme avec les patients, c'est vivant!

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